Mirror Teeth – Sarah Messens

James et Jane Jones (tous les deux blancs) gouvernent avec une certaine autorité leurs deux enfants, Jenny et John (blancs également), dans un intérieur lisse et parfait, comme leur attitude. James vend des armes à des nations en guerre civile, Jane est femme au foyer, ils barricadent leur famille dans la peur et le racisme. Jusqu’au déjeuner où Jenny invite son petit ami, Kwesi (qui lui est noir).Cette dernière année nous a cloisonnés dans nos intérieurs supposés rassurants et hygiéniques, sans autres perspectives que la porte de nos frigos. Le tissu social s’émiette derrière la distance physique. Le récit commun n’est plus dirigé que par la peur, et chacun invente sa mythologie au sein de son biotope individuel. Mirror Teeth pousse la logique de repli à son paroxysme. Les personnages s’apparentent à des rats aux quel son aurait inoculé un poison révélant leur monstruosité et nous les observons se dévorer derrière la vitre sans tain du laboratoire.